Le Progrès - Haute-rivoire puis Sainte-Foy - Monsieur météo

Le Progrès a écrit:« Je voulais connaître la météo de Haute-Rivoire mais faite par une personne qui y habite, donc localement, et non pas par quelqu’un qui est à vingt kilomètres », confie Jacques Ottenin. C’est l’une des raisons qui l’ont motivé à acquérir une station météo. Mais pas n’importe laquelle. Un équipement qui lui a coûté la bagatelle de plusieurs centaines d’euros. « Et encore », souligne-t-il. « J’ai eu l’occasion d’acheter ma station météo parce qu’elle était en promotion. Je voulais avoir toutes les informations sur le temps ».

Las d’entendre ses collèges parler de la météo de la région avec imprécision, il décide d’installer lui-même, dans sa maison, les différents composants externes de sa station (anémomètre, pluviomètre et capteur).

« J’en avais assez d’entendre l’un dire « il a plu deux millimètres », et un autre « non, cinq millimètres ». Avec ma station, moi, je savais exactement quelle quantité il était tombé », se souvient-il, de l’époque où il travaillait encore, à Imerys Toiture.

Car cet homme a dû quitter son emploi, malgré lui. Un jour de février 2006, il subit un premier malaise sur son lieu de travail. Une perte de connaissance dont personne ne connaissait encore l’origine. Et ce n’était que le début. L’année de travail qui a suivi a été en dents de scie : « Durant un an, je ne travaillais presque pas, j’étais en arrêt maladie pendant un mois, puis je reprenais le boulot et deux semaines après, encore un mois d’arrêt ». Après plusieurs malaises sur son lieu de travail et à son domicile, il est obligé d’arrêter son activité une année entière.

En décembre 2008, il est déclaré invalide par le médecin conseil et ne peut plus travailler. Ce n’est que quelque temps après qu’on lui diagnostique une maladie peu commune : l’apnée du sommeil.

Ainsi, pour meubler son quotidien, il consacre de plus en plus de temps à la météo. Début 2009, ce « retraité » relie, de façon tout à fait anodine, sa station à son ordinateur. « J’ai branché la station pour voir ce que l’on peut avoir comme données et là, je me suis dit, c’est super, on peut obtenir toutes sortes d’informations ». En effet, sur son écran s’affichent la pression, le taux d’humidité ou encore le point de rosée. Des chiffres qu’il n’arrive pas encore tous à interpréter à ce moment-là. Et c’est ce qui a eu pour effet d’éveiller sa curiosité. « Qu’est ce que le point de rosée ? », c’est le genre de question qui le taraude. De cette manière, il a amorçé des recherches pour que la météo n’ait plus de secret pour lui.

En surfant sur un site, spécialisé dans la météo, afin d’obtenir des informations sur sa commune, il découvre la possibilité de devenir correspondant local. Illico presto, il s’y inscrit et rédige son premier article météo. Il continue, pendant un certain temps, à écrire un article par jour. Par la suite, une moyenne d’un article toutes les 48 heures avec des photos qui « passent à la télé ». Il ne se doute sûrement pas, à cet instant, l’ampleur que prendra ce qui devient sa passion. En janvier 2010, il passe à l’action et lance son propre site Internet. Site qu’il a créé lui-même, alors qu’il était novice en informatique. Il y diffuse des informations basiques sur la météo. Un an plus tard, le site ne lui convient plus. Soucieux d’offrir des informations plus exhaustives aux internautes, il le met à jour. Il y ajoute plusieurs rubriques ainsi qu’une page prévision météo de la semaine. Il y dépose aussi les informations météo de la journée sur quatre périodes : matin, après-midi, soir et nuit.

Aujourd’hui, la météo est une passion qui nourrit Jacques Ottenin. Il y consacre plusieurs heures de sa journée, dès 5 heures du matin. Fort de son expérience, il se permet même de faire ses propres estimations, en se basant sur les estimations des grandes chaînes météo. Mais surtout, en observant la température exacte que lui indique son fameux logiciel. « C’est devenu un plaisir et je suis fier de le partager avec tous ceux qui le souhaitent », confie-t-il.

http://www.meteo-locale-haute-rivoire-69610.fr/

Pour connaître et prévoir la météo locale, Jacques Ottenin vit au milieu des écrans reliés à ses stations. Monique Allix-Courboy

Le Progrès a écrit:Nous avons rencontré Jacques Ottenin chez lui, au milieu des écrans de ses stations météo et de ses ordinateurs,

La météo fait-elle partie de votre vie professionnelle ?

Pas du tout, mais lorsque j'ai travaillé à la tuilerie Imerys TC de Sainte-Foy à partir de 2002, j'entendais mes collègues annoncer que chez l'un il était tombé 1,5 mm de pluie, chez l'autre 2,1 mm. Du coup, j'ai voulu me rendre compte par moi-même. J'ai eu l'opportunité d'acheter une station météo : j'avais contracté le virus !

Depuis 2008, je suis en invalidité en raison d'apnées sévères et les observations météorologiques faites de mon domicile occupent mon temps.

Quel matériel utilisez-vous actuellement ?

Une seule station ne suffit pas. Pour être certain d'être toujours informé, il en faut deux avec chacune son anémomètre (vitesse du vent), sa girouette (direction du vent), ses sondes thermique et barométrique et son pluviomètre (hauteur des précipitations). Et puis j'ai découvert qu'en branchant mes stations sur l'ordinateur j'avais accès à des tas d'informations que je ne savais pas interpréter, je me suis donc mis à faire des recherches sur internet qui m'ont conduit à être correspondant local météo !

Pourquoi avoir créé votre site ?

Pour mettre en ligne les infos que je relève six fois par jour dès 4 h 30, tous les jours de la semaine ! Je travaille environ quatre ou cinq heures par jour, un peu plus le lundi et en début de mois où j'imprime des relevés graphiques. Mon site est à la disposition de tous, gratuitement, c'est ma façon de faire plaisir aux autres en leur permettant d'être informés sur le temps présent et le futur à quatre jours. Cela ne me rapporte rien financièrement, au contraire puisque je paie l'hébergement du site et tout le matériel mais c'est un passe-temps qui me passionne et me permet d'être en contact avec les gens et toutes les associations.