David DUMAS dans le Progrès

Le Progrès a écrit:David Dumas, 28 ans, a déménagé de Saint-Étienne à Saint-Héand le 25 février. Le 1er mars, il montait déjà une station météo dans le village. Il faut préciser qu'il exerce le métier de météorologue. Sa spécialité : prévoir les orages. Nous l'avons rencontré et, le temps d'un éclair, il nous a livré les secrets de sa profession.

Comment êtes-vous devenu météorologue ?
J'ai eu une formation scientifique, en passant par l'IUT de Saint-Étienne et le centre national de météorologie de Toulouse. Depuis que je suis tout petit, la météo m'a toujours passionné sans que je sache vraiment pourquoi.
À l'âge de 13 ans, j'ai commencé à faire des relevés de pluviométrie et de température. Après mes études, je suis rentré dans un bureau d'études de l'environnement en Isère puis j'ai travaillé six mois en Guadeloupe. Après une période de chômage d'un an et demi, j'ai monté avec des collègues le bureau d'études des risques météo Keraunos (foudre en grec), spécialisé dans les orages. Depuis 2006, il existait sous forme d'une association. En 2010, nous l'avons fait évoluer en société dont le siège est à Lille. Je m'occupe seul de l'antenne basée à Saint-Étienne.

Comment fait-on pour prévoir les orages ?
C'est le même principe que pour prévoir la météo « globale ». On passe par des modèles de prévision. Le but, c'est de rentrer dans les ordinateurs toutes les observations météo données par les stations, les satellites, les radiosondages. Cela se réalise grâce à une organisation au niveau mondial.
Ensuite, un calcul complexe s'effectue grâce aux supercalculateurs. Celui de Météo France équivaut à 25 000 ordinateurs de bureau. Il occupe une pièce entière et fait des milliards d'opérations à la seconde.

Vous n'avez donc qu'à recopier des résultats ?
Ce serait trop facile. Le travail du prévisionniste consiste à analyser, corriger les résultats, et, éventuellement rejeter le modèle puis le retoucher. À J + 1, et même J + 2, on est très fiable.

Quels sont les clients de Keraunos ?
De grandes sociétés, les assureurs, les associations d'agriculteurs, les carrossiers, les secteurs du tourisme…
Leurs demandes concernent les risques de grêle, d'inondations, de rafales, de tornades. À cinq jours, on a une vue globale sur la France. À trois jours, on peut affiner au niveau régional. À J -1, on peut se projeter au niveau départemental mais on ne peut guère être plus précis.