Semaine du 27 juillet au 2 août 2015

Le Monde a écrit:Les coteaux du Lyonnais ont un teint jaune qui ne dit rien de bon. La sécheresse se voit à l’œil nu dans ce secteur situé au sud de l’agglomération lyonnaise, probablement le plus touché du département du Rhône. Depuis plus d’un mois, aucune pluie n’est tombée, à part un ou deux brefs orages. Les rayons du soleil arrivent perpendiculairement aux versants de cette région d’élevage et de maraîchage. D’où une impression de brûlure causée par les teintes rousses des bois autour des prés jaunis. Combiné à de fortes chaleurs, le manque de précipitations provoque un état de sécheresse préoccupant. La région est placée sous « vigilance », selon un arrêté préfectoral qui prévoit, depuis la semaine dernière, des restrictions d’eau pour tous les usages d’agrément.

On a rarement vu ici un phénomène aussi cuisant. « On se sent très vulnérable, la grosse chaleur est la plus inquiétante, si cela se répète dans les années qui viennent, on ne sera plus adapté au climat », dit Daniel Jullien, 59 ans, le maire de Vaugneray. Cette commune de 5 300 habitants a connu en juillet des pics de consommation d’eau sans précédent, avec certains jours une hausse de 50 % par rapport au même mois de l’année précédente. Heureusement, les nappes sont suffisantes, grâce à l’automne 2014 assez pluvieux.

La mémoire locale cite souvent en référence la grande sécheresse de 1976 pour décrire la sévérité du phénomène. Avec une différence de taille : à l’époque, l’arrière-saison avait fourni des secondes récoltes grâce à une amélioration météorologique. Cette année, les prévisions sont pessimistes. Les agriculteurs de la région rappellent 2003 et 2011, avec l’impression que les sécheresses s’accentuent et se rapprochent.

Près de Vaugneray, dans un champ d’orge, les tiges craquent sous les pas comme du bois sec. Aucune graine disséminée par le fauchage de mai n’a pu pousser. Les regains ne s’annoncent pas du tout. La nature fourmille de ces signes inquiétants. En haut de la colline, on distingue des taches rouges de rumex, une oseille crépue qui prolifère en mauvaise herbe dans les prairies incapables de se régénérer. La rosée matinale s’évapore dans les nuits aussi chaudes que les jours. Les zones humides perdent leurs joncs. Le niveau des retenues collinaires – les étangs créés pour stocker de l’eau – n’est plus, en moyenne, qu’à 20 % de leur capacité, ce qui correspond habituellement à une fin d’été. « L’impact sera durable, on ne le mesure pas encore, des veaux et des génisses sont amaigris, atteints dans leur croissance », dit Georges Michalet, 50 ans, éleveur à Saint-Genis-les-Ollières.

Les agriculteurs ont déjà puisé dans leurs réserves d’hiver pour nourrir les élevages. Sébastien Michel, 33 ans, exploitant à Courzieu, gère un troupeau de 450 brebis. Le groupement agricole familial cultive aussi 6 hectares de fruits et légumes. Et il faut faire des choix drastiques. Les pommes de terre sont abandonnées, les fraises à moitié préservées, les poireaux attendent depuis trois semaines d’être plantés. « On sacrifie des morceaux pour prolonger les autres », explique M. Michel. « Les haricots n’arrivent pas à maturation, les fleurs se flétrissent », remarque Rémi Gillet, 38 ans, exploitant à Vaugneray.

En première ligne, les agriculteurs se disent qu’il va falloir revoir les pratiques si les sécheresses se répètent. « Il faut qu’on soit capable de s’adapter collectivement », dit Sébastien Mazallon, 32 ans, président des Jeunes Agriculteurs du Rhône, pour qui une solution passe par l’augmentation de retenues d’eau. Avec trois ans d’études, 10 000 euros de coût en moyenne pour une retenue collinaire et des tensions avec les associations écologistes, la partie n’est pas gagnée.

Plus au sud, en Ardèche, la sécheresse frappe les rivières. Niveaux très bas, températures record jusqu’à 27, voire 30 °C : « On n’a jamais connu une telle situation climatique avec ces deux facteurs ensemble », affirme Marc Doat, 52 ans, président de la fédération locale de pêche et de protection des milieux aquatiques. Les pêcheurs ardéchois utilisent des pêches électriques, qui consistent à attirer et à tétaniser les poissons avec un appareil, pour les prélever et les transporter dans des secteurs plus profonds. Une solution fragile, à très court terme. « Le réchauffement climatique, on le voit », dit M. Doat, pour qui le dérèglement de l’environnement s’illustre par la « succession des phénomènes extrêmes : des crues cinquantennales en automne, suivies de graves pénuries d’eau en été ».

   Richard Schittly (Lyon, correspondant)
   Journaliste au Monde

seon42 a écrit:Pas tant en face : 9,0 mm.

seon42 a écrit:Pas tant en face : 9,0 mm.

Grenouille42170 a écrit:Quasi rien à Saint Rambert, 0.4 mm pour commencer le mois d'août.

A suivre la nuit prochaine avec un probable MCS qui remontera du sud ouest.

Sinon, en lisant l'édito de Michel ce matin, j'ai été presque surpris par le " seulement" 41.3 °C de Feurs

J'ai trouvé pour Feurs, la station de la rue Francis Garnier 40°C le 22/07/83, 41 °C le 31/07/83 et 16/08/74 et juste pour le fun un 37 °C le 03/09/62 : Pas mal !!

seon42 a écrit:Puisqu'on parle de mémés foréziennes, je m'immisce dans la conversation : hé ne pas confondre les stations !!!

La station auto est celle dont la fermeture est signalée ici : https://meteolyonnaise.1fr1.net/t1853-atlas-des-stations-mf#29908
Pour les valeurs données par Grenouille42170 c'est bien la station manuelle de François CHAZELLE ;-).

Grenouille42170 a écrit:

Après,  avec 152.5 mm sur juin et juillet, on a pas été les plus mal servis non plus.

Michel Gagnard a écrit:

Grenouille42170 a écrit:

Après,  avec 152.5 mm sur juin et juillet, on a pas été les plus mal servis non plus.

Certes...

sinon Andrézieux est en passe de sortir sa 3ème plus haute mini de son histoire (Cf édito du jour).

Ici on a eu un cadeau de 0.4 mm en début de matinée, température aux alentours de 17°.