La planète se réchauffe... et s'obscurcit
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La planète se réchauffe... et s'obscurcit
Très interessante chronique.
Une étude similaire serait-elle possible à partir des données d'Andrézieux ou de Bron ?
La planète se réchauffe... et s'obscurcit, par Dominique Dhombres
LE MONDE | 25.09.07 | 13h43 • Mis à jour le 25.09.07 | 13h43
Un climatologue américain de l'université du Wisconsin fait la constatation suivante, le 12 septembre 2001, en se rendant à son travail. "Le ciel était bleu et dégagé. En fait, il était anormalement dégagé", remarque-t-il. Voila quinze ans qu'il étudie les répercussions possibles sur le climat des traînées de condensation laissées dans le ciel par les avions à réaction. Pendant trois jours, à partir du 11 septembre 2001, les avions de ligne américains sont cloués au sol.
Pendant ces trois jours, la température a augmenté en moyenne de 1 % sur l'ensemble des Etats-Unis... Ainsi commence le passionnant documentaire britannique intitulé Dans l'ombre du ciel, diffusé lundi 24 septembre sur Arte. "Il se peut que nous ayons grossièrement sous-estimé la vitesse à laquelle notre climat se modifie", explique le réalisateur, Duncan Copp. Le réchauffement de la planète a été en quelque sorte masqué, depuis des années, par un autre phénomène tout aussi inquiétant, mais agissant dans le sens contraire : l'obscurcissement du ciel.
Celui-ci est dû aux minuscules particules de suie et de cendre rejetées dans l'atmosphère par l'activité humaine et qui réfléchissent les rayons du soleil. D'un côté, les gaz à effet de serre font augmenter la température, de l'autre ces particules, en réduisant l'ensoleillement, la réduisent. En d'autres termes, l'augmentation générale de la température serait beaucoup plus forte sans ce nuage de pollution, créé par les voitures, les usines et les avions, qui réduit, sur de vastes surfaces du globe, l'effet du rayonnement solaire.
De quoi décourager les efforts entrepris, notamment en Europe, pour lutter contre la pollution. "On croyait vivre dans un monde qui se réchauffait, mais c'était faux. On vit dans un monde qui se réchauffe et qui s'obscurcit. Maintenant qu'on réduit l'obscurcissement, il ne va plus rester que le réchauffement, et il sera bien plus fort qu'on ne le pensait", affirme la climatologue allemande Beate Liepert.
C'est un biologiste britannique immigré en Israël, Gerald Stanhill, qui a inventé l'expression d'"obscurcissement de la planète". Il a mesuré l'ensoleillement en Israël dans les années 1960, puis de nouveau dans les années 1990. A sa grande surprise, celui-ci avait diminué de 22 %. Ses travaux n'ont guère eu d'écho, car on lui rétorquait que la température aurait dû diminuer en proportion, ce qui n'était nullement le cas.
D'autres chercheurs ont abouti à des conclusions comparables dans d'autres parties du monde. Entre les années 1950 et le début des années 1990, le rayonnement solaire a diminué de 10 % aux Etats-Unis, et de presque 30 % en Russie. L'humanité serait ainsi malencontreusement placée entre Charybde, le réchauffement, et Scylla, l'obscurcissement.
Dominique Dhombres
Article paru dans l'édition du 26.09.07.
Une étude similaire serait-elle possible à partir des données d'Andrézieux ou de Bron ?
La planète se réchauffe... et s'obscurcit, par Dominique Dhombres
LE MONDE | 25.09.07 | 13h43 • Mis à jour le 25.09.07 | 13h43
Un climatologue américain de l'université du Wisconsin fait la constatation suivante, le 12 septembre 2001, en se rendant à son travail. "Le ciel était bleu et dégagé. En fait, il était anormalement dégagé", remarque-t-il. Voila quinze ans qu'il étudie les répercussions possibles sur le climat des traînées de condensation laissées dans le ciel par les avions à réaction. Pendant trois jours, à partir du 11 septembre 2001, les avions de ligne américains sont cloués au sol.
Pendant ces trois jours, la température a augmenté en moyenne de 1 % sur l'ensemble des Etats-Unis... Ainsi commence le passionnant documentaire britannique intitulé Dans l'ombre du ciel, diffusé lundi 24 septembre sur Arte. "Il se peut que nous ayons grossièrement sous-estimé la vitesse à laquelle notre climat se modifie", explique le réalisateur, Duncan Copp. Le réchauffement de la planète a été en quelque sorte masqué, depuis des années, par un autre phénomène tout aussi inquiétant, mais agissant dans le sens contraire : l'obscurcissement du ciel.
Celui-ci est dû aux minuscules particules de suie et de cendre rejetées dans l'atmosphère par l'activité humaine et qui réfléchissent les rayons du soleil. D'un côté, les gaz à effet de serre font augmenter la température, de l'autre ces particules, en réduisant l'ensoleillement, la réduisent. En d'autres termes, l'augmentation générale de la température serait beaucoup plus forte sans ce nuage de pollution, créé par les voitures, les usines et les avions, qui réduit, sur de vastes surfaces du globe, l'effet du rayonnement solaire.
De quoi décourager les efforts entrepris, notamment en Europe, pour lutter contre la pollution. "On croyait vivre dans un monde qui se réchauffait, mais c'était faux. On vit dans un monde qui se réchauffe et qui s'obscurcit. Maintenant qu'on réduit l'obscurcissement, il ne va plus rester que le réchauffement, et il sera bien plus fort qu'on ne le pensait", affirme la climatologue allemande Beate Liepert.
C'est un biologiste britannique immigré en Israël, Gerald Stanhill, qui a inventé l'expression d'"obscurcissement de la planète". Il a mesuré l'ensoleillement en Israël dans les années 1960, puis de nouveau dans les années 1990. A sa grande surprise, celui-ci avait diminué de 22 %. Ses travaux n'ont guère eu d'écho, car on lui rétorquait que la température aurait dû diminuer en proportion, ce qui n'était nullement le cas.
D'autres chercheurs ont abouti à des conclusions comparables dans d'autres parties du monde. Entre les années 1950 et le début des années 1990, le rayonnement solaire a diminué de 10 % aux Etats-Unis, et de presque 30 % en Russie. L'humanité serait ainsi malencontreusement placée entre Charybde, le réchauffement, et Scylla, l'obscurcissement.
Dominique Dhombres
Article paru dans l'édition du 26.09.07.
Re: La planète se réchauffe... et s'obscurcit
Oui, j'avais vu cette affaire d'avions... (mais il me semble bien que la conclusion était inverse ?). Ca me laisse très sceptique...
Comment peut-on dire que la tempé a augmenté de 1% pendant les 3 jours ?
A-t-on regardé la moyenne (sur 30 ans) de ces trois jours et on l'a comparée à la moyenne des trois jours sans avion ?
Ca ne tient pas ce raisonnement, il y a trop de variabilité ! par exemple maintenant (mercredi jeudi vendredi) on va être 8 bons degrés sous la moyenne...
Même sur une année, on ne serait pas capable d'extraire 1 pour cent de la variabilité naturelle.
Comment peut-on dire que la tempé a augmenté de 1% pendant les 3 jours ?
A-t-on regardé la moyenne (sur 30 ans) de ces trois jours et on l'a comparée à la moyenne des trois jours sans avion ?
Ca ne tient pas ce raisonnement, il y a trop de variabilité ! par exemple maintenant (mercredi jeudi vendredi) on va être 8 bons degrés sous la moyenne...
Même sur une année, on ne serait pas capable d'extraire 1 pour cent de la variabilité naturelle.
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La Météo à temps perdu
Re: La planète se réchauffe... et s'obscurcit
En 1999, pour mes études, j'avais fait un rapport sur le réchauffement climatique (sur le schéma très scolaire avec une partie avec les arguments pour le réchauffement, et une autre partie avec les arguments contre !). Pour la partie "contre", je m'étais, entre autres, appuyé sur un dossier très intéressant sur un ancien numéro de "La Météorologie" (années 60) qui parlait du refroidissement climatique du à la présence d'aérosols dans l'atmosphère. Les minuscules particules de suie et de cendre rejetées dans l'atmosphère par l'activité humaine correspondent à ces fameux aérosols. Ce refroidissement était présenté comme un effet compensatoire de l'effet de serre...
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