Névés dans les monts du Forez

Bonjour,

Départ ce matin de Saint-Etienne sous un ciel couvert et gris. Direction la moyenne montagne. Mon choix n'est pas encore fixé. Massif du Mézenc, Massif du Pilat ou monts du Forez ? Un temps plus lumineux en direction du Nord me fait finalement prendre la direction du Forez. Mon intuition était bonne puisque, moins d'une heure après, c'est un généreux soleil qui m'accueille sur les crêtes des monts du Forez et plus précisément aux jasseries de Colleigne au dessus du bourg de Sauvain. Récit en images :


Départ de la randonnée à 1370m d'altitude. Direction les névés.


Un chaos granitique.


Grâce à la fonte des neiges ce sont des dizaines de ruisseaux qui dévalent les pentes.



Certaines névés restent imposantes pour la saison. Sur une photo, j'ai volontairement laissé mon bâton à titre de comparaison. Ce dernier mesure 1m30. La névé dépasse donc les 2m50. Nous sommes à 1500m d'altitude environ. Ces névés devraient résister jusqu'à la mi-juin voire la fin juin ?


Pose déjeuner à 13h. Malgré de belles éclaircies ma station météo de poche affiche +9,6°C à 1500m d'altitude alors qu'au même moment dans la plaine du Forez, 1200m plus bas, les stations relèvent plus de 20°C.


La fonte est tout même rapide comme l'attestent les nombreuses galeries creusées sous les névés par l'eau de fonte.

D'autres photos, de la flore des tourbières notamment, viendront compléter ce reportage au cours du week-end.

Pierric

Merci pour ces photos, je suis aussi monté cet après midi avec des amis sur les hauteurs.
Il y a moins de pollen là haut.

Après le col de la loge, direction le col du Béal, quelques pas au col (impossible de faire plus avec les béquilles) ;le soleil brillait avec un leger vent.
Puis retour dans la plaine le mouchoir à la main....

Suite du reportage :


L'eau, omniprésente, ruiselle à même la roche. En arrière plan, les hautes chaumes du Forez.


L'austerité des jasseries, ferme d'altitude et d'estive. Certains murs sont dépourvus de fenêtre pour limiter les effets du mauvais temps, vent froid notamment, à l'intérieur de la bâtisse.


Avec la fonte, les névés ont tendance à glisser le long de la pente couchant ainsi les arbustes. A cette altitude, 1500m, les bourgeons n'ont pas encore "débourrés". 100 m plus bas, les arbustes sont par contre recouverts de leurs feuilles vert tendre.

A suivre...

Pierric

Suite et fin du reportage, plutôt axé sur la flore des tourbières présentes dans les monts du Forez. La météo ainsi que la topographie locales jouent un rôle prépondérant dans le maintien de ces milieux naturels.


Zoom sur la droséra, plante carnivore et de tourbière. Ces feuilles, grandes de 5 à 8mm, sont munies de longs poils gluants rouges. Les insectes se posant dessus ne peuvent plus en décoller. La plante digèrera ensuite sa proie à l'aide d'enzymes.


Le grand classique de la moyenne montagne : la Jonquille. A noter qu'à 1300m d'altitude, les fleurs sont fanées, à 1400m (photo) elles sont en pleine floraison, à 1500m les fleurs vont s'ouvrir et à 1600m elles sortent de terre.


Dans les zones de névés, les feuilles des plantes à bulbe s'extirpent doucement de la neige.


Autre plante de tourbière, la Sphaigne. Cette dernière est une véritable éponge végétale capable de stocker jusqu'à 20 fois son poids en eau ! C'est son accumulation qui forme la tourbe qui, séchée, était utilisée autrefois comme combustible.


Encore une plante des zones tourbeuses, la Linaigrette. Quand les fleurs sont fanées, les épis se transforment en pompons blancs qui, en s'envolant, peuvent recouvrir les tourbières d'une épaisse couverture duveteuse. Pour cette raison, on appelle les linaigrettes l'herbe à coton.


L'Andromède possède des fleurs en forme de clochettes, rose vif. Toutefois ne vous laisser pas charmer par sa beauté car c'est une plante toxique. Les fleurs et les feuilles contiennent de l’andromédotoxine, substance qui est source de troubles digestifs, nerveux et respiratoires. Même le pollen est vénéneux !


Enfin, probablement l'emblème du Massif Central en matière de flore : la Gentiane jaune. Les premières fleurs apparaîtront au cours du mois de Juin.

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Pierric

photos magnifiques bravo
que la nature est belle quand elle s'éveille

J-Louis

Merci pour ces magnifiques photos et pour le reportage sur la flore.

Je suis monté à PsH aujourd'hui pour relever le thermo (et aussi pour faire une sortie longue à vélo).
Il y a encore pas mal de névés pour un 8 juin et un printemps relativement doux.

Sur la photo jointe, on les voit tous.
Sur le haut, à 1600 m, il y avait encore quelques jonquilles en pleine fleur de l'âge, mais aussi pas mal de sêches.

En ce qui concerne les linaigrettes dont parlait Thoupie42, on en trouve des km² en Norvège dans la région des fjords. Vers 800-1000 m et par 62° de latitude elles commencent à s'ébouriffer vers la mi août.
20 km plus bas, au niveau de l'océan, les cerises mûrissent à peu près à la même date.
C'est dire le gouffre climatique entre l'intérieur d'un fjord bien abrité et les hauts plateaux balayés par le vent. Par chez nous, les cerises ne sont pas mûres à 500 m d'altitude le 29 mai (date des photos de Thoupie).

L'autre photo montre ce que ma femme fait avec des linaigrettes.

M

Je voulais signaler pour ceux qui ne connaissent pas le site err'Ance en Forez, un site sur les Monts du Forez mais versant occidental pour changer.

Lien : http://err.ance.en.forez.free.fr
Quelques photos des hivers d'autrefois : http://err.ance.en.forez.free.fr/t_hier_neige.htm (et dire que ce versant n'est pas propice aux accumulations)

Photo prise à la date du 1ier juillet, depuis 10/15 jours les dernières névés ont disparues.

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Deux photos prises hier dans le Forez

La première où 1300m de dénivelé séparent l'étang du premier plan et le sommet du département de la Loire (radars militaires de Pierre-sur-Haute, 1634m) en arrière plan :



Les amateurs de faune sauvage auront remarqué sur l'étang 2 couples de fuligule morillon et une nette rousse mâle.

La deuxième, plus axée sur les Hautes Chaumes :


Pierric